Homélie pour le dimanche de la Sainte Famille | Année C | 2024.25

Nous rêvons tous d'avoir une famille parfaite. Avoir des parents exemplaires, des enfants modèles… nous avons tous envie que nos familles soient un lieu de ressourcement et un lieu de paix ! Mais nous connaissons bien tous beaucoup de familles déchirées, qui traversent des difficultés. Des familles qui oublient assez rapidement ce que veut dire « être une famille ». Et voilà que le dimanche qui suit Noël, la naissance de Jésus, nous sommes invités à méditer et à contempler la sainte famille de Nazareth.

Toute la liturgie est faite pour que nous puissions entrer dans ce grand mystère de cette famille qui a accueilli l’enfant Jésus. La grande question qui peut traverser notre cœur est justement le fait que si nous prenons cette famille-là comme exemple, la notre n’arrivera même pas à la cheville.

Regardons de manière pragmatique la Sainte Famille : au risque de vous choquer, nous avons une femme tombée enceinte par la grâce divine, un père adoptif qui décide d’accueillir cette femme et cet enfant alors qu’il peut vite être la risée du village, et ici, dans l’évangile qui nous est donné, nous sommes témoins d’un épisode de fugue ! Jésus, alors adolescent, a fugué pour s’occuper des choses de son Père. Ainsi, vue de manière pragmatique, à part le fait que dans cette famille est née l’Enfant de Dieu, elle peut bien ressembler à tant d’autres familles que nous connaissons. Mais ce que nous pouvons mettre alors comme modèle pour nous c’est la capacité de chacun, Marie, Joseph et Jésus, d’avoir osé faire confiance et d’avoir voulu entrer dans ce projet de Dieu de venir jusqu’à nous, de s’incarner, de faire de notre monde sa maison, et de nous-mêmes, sa propre famille.

Voilà la grande nouveauté apportée par le mystère de l’incarnation : désormais, nous sommes la famille de Dieu. Il habite parmi nous, le Verbe qui s’est fait chair, nous a choisi comme sa famille. Et la grande force de la Sainte Famille de Nazareth est justement celle d’avoir choisi de faire la volonté de Dieu, autrement dit, choisir ce geste suprême de l’amour qui se donne.

Non, nous n’avons pas chacun de nous une famille idéale, nous avons la famille que nous avons ! Mais est-ce que nous essayons de vivre dans cet amour auquel nous sommes invités, est-ce que nous nous décidons pour le bien. Est-ce que nous essayons de prendre soin les uns des autres ; est-ce que nous donnons davantage la place au pardon, qu’à la rancune ? La Sainte Famille est pour nous un don pour nous aider à voir que lorsque l’amour est premier, tout le reste se met à leur juste place ! Et lorsque vivre cet amour nous est impossible, rappelons-nous que nous faisons partie de la famille de Dieu. Il ne nous abandonne jamais ! La seule chose qu’il attend de nous c’est que nous nous décidions pour lui, que nous lui choisissions.