homélies et autres réflexions
29 Décembre 2019
[Le samedi soir il y a eu le renouvellement des engagements temporaires de 3 jeunes de la Communauté Catholique Reine de la Paix]
Les lectures de ce dimanche nous donnent une recette de réussite pour les relations familiales. Que ça soit l’extrait de Ben Sira le Sage ou celui de la lettre de Paul aux Colossiens, nous y trouvons un véritable trésor. Beau, riche et mais en même temps, exigent. Qui peut même paraître difficile pour certains. Car nous savons bien que les relations familiales ne sont pas toujours faciles, que les conflits ne sont pas très loin et que parfois, une parole dite sans réfléchir, nous fait entrer dans des situations compliquées, voire douloureuses.
L’évangile vient nous donner de contempler à nouveau la figure de saint Joseph. Nous l’avons croisé pendant le temps de l’avent lorsque l’ange est venu lui dire, en songe, de ne pas avoir peur de prendre Marie pour épouse, car le fils qu’elle portait était le sauveur du monde. Cette fois-ci, nous sommes après la naissance de Jésus. L’heure du départ de Bethlehem approche et voilà que l’ange vient à nouveau rendre visite à Joseph, à travers un songe. Il lui donne l’ordre de partir car l’enfant est en danger de mort. Et nous y voyons notre bon Joseph qui n’hésite surtout par à obéir. Il écoute et exécute l’ordre donnée sans aucun questionnement. Ils doivent partir dans la nuit, traverser le pays et aller dans un pays étranger. Et ce faisant, il protège l’enfant et participe à l’accomplissement de la promesse et de la volonté de Dieu. Encore une fois, il ne dit rien !
Nous pouvons regarder la sainte famille comme la famille parfaite, selon nos critères à nous de la perfection. La famille qui n’a jamais eu de problèmes, dont la vie était un long fleuve tranquille. Mais ce n’est pas du tout cela. L’angoisse que la famille de Nazareth a traversée, n’est pas loin des angoisses que nous pouvons traverser, nous ! Et ce qu’elle a à nous enseigner aujourd’hui, c’est aussi l’appel que Dieu nous adresse de Lui faire confiance. De nous mettre sous sa protection. En sachant qu’il est présent dans notre histoire et qu’il peut se manifester dans le quotidien de notre existence. La Sainte Famille nous donne de voir ce qu’est la foi. Elle n’est pas un gage de tranquillité. Il nous faut apprendre, tous les jours, que le fait de croire, d’avoir la foi, n’est pas un moyen de ne plus souffrir, ni de ne plus avoir des problèmes. Il nous suffit de contempler la crèche. La foi de Joseph et Marie ne les ont pas empêchés de trouver des difficultés au moment de la naissance de l’Enfant. Ensuite, ils ont dû fuir dans un pays étranger. Et nous voyons encore l’angoisse de la Passion, et Marie auprès de la Croix de son fils. Mais croire en ce Dieu qui s’est fait homme, avoir la foi, c’est entrer dans cette même dynamique de Joseph, entrer dans la confiance et l’écoute. Entrer dans l’Espérance car il y a le 3ème jour de la Résurrection !
Dans la deuxième lecture, Paul demande aux Colossiens : « revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. Supportez-vous les uns les autres, et pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous faire (…) Par-dessus tout, ayez l’amour, qui est le lien le plus parfait. » La tendresse est cette capacité qui nous est donné de pouvoir entrer en relation par un sentiment d’amitié, qui passe par les gestes. La compassion, c’est la capacité de se laisser toucher par la souffrance de l’autre et de l’aider ; la bonté, c’est pouvoir regarder l’autre avec bienveillance et respect ; l’humilité c’est reconnaitre la place de l’autre, et la sienne. La douceur c’est pouvoir être agréable ; et la patience c’est le fait de savoir attendre. Toutes ces qualités peuvent servir pour les relations familiales mais aussi pour tous les types de relations. Ce sont des belles qualités que nous voudrions tous avoir. Mais il y a un « par-dessus tout… » il s’agit de l’amour. Car c’est lui le lien le plus parfait. L’amour qui va jusqu’au bout ! L’amour qui dépasse parfois les sentiments, l’amour qui nous permet de continuer même si le chemin est dur ! L’amour qui nous permet de persévérer. Par l’amour, ce qui paraît impossible, devient possible ! A condition que nous sachions quelle est la source de cet amour ! Et pour nous, la source, c’est Dieu !
Dans notre quotidien, nous pouvons avoir le sentiment que les problèmes, ne sont pas très loin… mais Dieu non plus, il n’est pas très loin ! Dieu n’est pas très loin de notre quotidien. Il n’est pas très loin des épreuves que nous traversons. Il n’est pas très loin de nos joies, ni de nos questionnements. Il n’est pas très loin car il est avec nous ! Là, présent ! Joseph l’a compris. Plus que comprendre, il l’a vécu ! Qu’il puisse nous inspirer, chacun, dans nos relations, dans nos attitudes. Qu’il puisse nous aider à entrer dans cette belle confiance envers ce Dieu qui s’est fait proche !
[Il est là avec vous aussi Talitta, Wagner et Athila ! Il est au début de votre histoire, de votre appel et de votre mission. Il est à la racine de votre existence et il vous a appelé à donner votre propre vie. Car « par-dessus tout » il nous invite à aimer jusqu’au bout ! Ce soir, vous êtes pour nous, le témoignage que Dieu agit dans le quotidien de notre vie. Qu’il agit dans ce qui est simple. Vous n’avez pas reçu la visite d’un ange. Mais vous vous êtes laissé séduire par ce Dieu qui n’est qu’amour. Vous vous êtes laissé toucher par sa grâce et vous avez fait le choix de lui donner tout, absolument tout, car « par-dessus tout » il y a l’amour !]
Et que chacun de nous puisse se laisser séduire, aimer et appeler par ce Dieu qui s’est fait petit enfant. Par ce Dieu qui s’est fait l’un de nous ! « [Revêtons-nous] de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. [Supportons-nous] les uns les autres, et [pardonnons-nous] mutuellement si [nous avons] des reproches à [nous] faire (…) Par-dessus tout, [ayons] l’amour, qui est le lien le plus parfait. »
(Si 3, 2-6.12-14 ; Ps 127 ; Col 3, 12-21 ; Mt 2, 13-15.19-23)