Homélies et autres réflexions
26 Janvier 2020
La première lecture de ce dimanche nous laisse avec un arrière-gout de Noël. En effet, c’est le même texte que nous entendons à la messe de la nuit. « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. » Ce n’est pas anodin d’entendre le même texte, aujourd’hui. Et cela parce que nous célébrons de manière toute particulière la Parole de Dieu. Cette Parole qui vient éclairer notre vie, transformer notre regard, changer nos cœurs. Cette Parole qui n’est pas une parole comme les autres, car elle nous donne de connaître davantage Jésus lui-même et son amour pour nous. Peut être que pour certains cela sonne un peu bizarre. Mais depuis le premier qui a entendu la parole de Dieu, en passant par les disciples de Jésus et en arrivant jusqu’à nous, depuis toujours la Parole de Dieu est porteuse de vie, d’espérance.
Nous pouvons avoir tendance, parfois, à vouloir tout expliquer, tout comprendre, tout savoir ! Nous nous laissons submerger par des questionnements sans fin et si nous n’arrivons pas à une explication claire et distincte, nous laissons les choses de côtés en nous disant que ‘si ce n’est pas démontrable ni explicable, ce n’est pas vrai !’. Ou encore, si telle ou telle chose n’est pas comme on veut qu’elle soit, nous faisons notre petite crise pour montrer notre insatisfaction… car nous avons, chacun, parfois tendance à vouloir adapter les choses à notre petit monde ! C’est juste le contraire de ce qui ont vécu les premiers disciples. Si nous nous penchons sur l’Evangile d’aujourd’hui, nous pouvons être interloqués, choqués ou sceptiques quant à l’attitude des disciples. Jésus marchait au bord du lac, et il appelle certains à le suivre… que font-ils ? Essayaient-ils de tout comprendre, demandent-ils des explications ? Veulent-ils tout savoir ? Avant de faire le pas ? Veulent-ils que le projet de Jésus s’adapte à leur réalités ou à leur manière de voir le monde et les choses ? Non ! Ils laissent tout et le suivent, car ils sentent au plus profond d’eux-mêmes que le Christ vient renouveler en eux leur capacité à rêver, leurs capacités à croire, le Christ vient chercher en eux ceux que d’autres ne voient pas : leurs capacités à se donner ! Mais il ne s’agit pas de se donner aveuglement, sans but ni sans cause. Mais il s’agit de se donner par amour ! Et jusqu’au bout !!! Et c’est cela que Jésus va leur apprendre. Non seulement par les paroles, mais par le geste suprême : la croix !
Et ces hommes et ses femmes qui l’ont suivi au départ nous ont laissé le témoignage, nous ont transmis leur foi, qui est la notre ! Nous ont appris ce que veut dire « appartenir au Christ ! » Et l’appartenir ce n’est pas d’abord tout savoir, tout connaître, tout comprendre ou avoir raison en tout ! Ni même douter de tout ! Appartenir au Christ c’est avoir un cœur capable de se tourner vers l’autre, capable de se donner à l’autre ! Appartenir au Christ c’est savoir cultiver cette relation personnelle avec lui qui passe par les autres mais aussi par sa Parole qui est là, qui se donne et qui le montre ! Cette parole qui ne nous laisse pas indifférents ! Appartenir au Christ c’est appartenir à la communauté de croyants qui cherchent, ensemble, à faire sa volonté !
Jésus a hâte que nous nous tournions vers lui ! Il désire que nous soyons des hommes et des femmes capables de penser, de réfléchir, de se poser des questions, mais surtout, il désire que nous soyons des hommes et de femmes capables d’aimer, de le suivre, de dire oui ! De nous donner jusqu’au bout ! De donner notre propre vie !!! Sur chacun de nous repose cet appel de Jésus : « viens, suis-moi » ! Sur chacun de nous repose une promesse de vie ! Que voulons-nous : rester enfermés dans nos petites certitudes qui nous rassurent, dans nos idées étriquées. Ou mettre nos pas dans les de celui qui depuis plus de 2000 ans fait que des hommes et des femmes de tout âge, langue, peuple et nation, donnent leur vie en son nom ! Donnent leur vie au Christ car lui seul a donné sens, le véritable sens à leur existence ! Alors oui, avec le Christ, sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. » Par le Christ et par notre relation personnelle avec Lui, en Eglise, nous pouvons laisser jaillir en nous la Lumière qui vient de Lui car c’est Lui la Lumière véritable qui est venu dans le monde pour que le monde trouve en lui l’Espérance, et, chacun de nous, la capacité à aimer jusqu’au bout !
(Is 8, 23b à 9, 3 ; Ps 26 ; 1Cor 1, 10-13.17 ; Mt 4, 12-23)