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EL PADRE - le blog du père Emmanuel

Homélies et autres réflexions

Méditation pour le mercredi Saint

Matthieu 26, 14-25

Il y a un certain mystère qui entoure la figure de Judas Iscariote. Souvent nous nous posons la question : pourrait-il ne pas avoir livré Jésus ? Savait-il réellement la conséquence liée à son geste ? Tant de questions qui restent sans réponses. L’évangile d’aujourd’hui met en évidence la genèse de la prise de décision de Judas. Pour lui, c’est du donnant-donnant. Il leur livre Jésus, mais qu’est-ce qu’il a à y gagner ? Ce qu’il ne savait pas, peut-être, c’est qu’il allait aussi perdre. Il a gagné 30 pièces d’argent, une somme dérisoire, le prix d’un esclave. Mais le prix réel qu’il a payé était celui de la trahison.

Si nous n’avons pas de réponses sur un éventuel changement d’attitude de Judas, nous voyons, néanmoins, émerger l’idée qu’il n’a pas vraiment compris la mission du Christ et son enseignement. Il ne s’est pas laissé toucher par l’amour de Jésus pour ses amis. Jésus était pourtant son ami, mais Judas est resté en dehors, à observer, en jugeant les gestes, comme il l’a fait lorsque Marie a parfumé les pieds de Jésus (cf méditation du lundi). Judas est resté dans ce qui est superficiel et n’a pas eu le courage de plonger dans la relation.

Et c’est Jésus qui met en lumière le geste de Judas. Jusqu’au bout il a été son ami. Jusqu’au bout il l’a aimé. « Amen, je vous le dis, l’un de vous va me trahir. » Comme pour dire, tu n’auras pas à porter le poids de le dire à tes amis, je le fais pour toi ! Et il a voulu partager son dernier repas avec lui. Même en sachant qu’il allait le trahir, Jésus n’a pas refusé son regard à Judas. Car, comme nous le dit saint Jean « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. » (Jn 13)

Nous avons pu vivre, dans notre vie, des moments où des relations ont été brisées. Ou nous nous sommes sentis trahis ou rejetés. Incompris. Ou que nous avons, nous, trahi la confiance de quelqu’un. Mais aussi, nous avons pu vivre des moments où nous avons été aimés, profondément. Où, malgré nos trahisons, l’autre n’a pas refusé de nous regarder avec bienveillance et amitié. Et inversement, des moments où nous n’avons pas refusé notre regard alors que l’autre nous a peut-être profondément blessé. Jésus lui-même a vécu cette réalité inhérente aux relations humaines. Et il nous enseigne que quoi qu’il nous arrive, « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (Jn 15) Judas n’a peut-être pas eu la possibilité de changer son attitude, mais nous, nous l’avons. Et nous pouvons le faire dans la mesure où nous plongeons dans cette relation avec le Christ et nous nous laissons regarder profondément et sans réserve, par Lui.

Demandons-lui cette grâce : « aide-moi Seigner à aimer, et à aimer jusqu’au bout ! »

 

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