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Homélies et autres réflexions

Le blog du père Emmanuel

Homélie pour le 4ème dimanche de Pâques | Année B | 2021

|Ac 4, 8-12 ; Ps 117 ; 1Jn 3, 1-2 ; Jn 10, 11-18|

Quelle ne fut ma surprise lorsque je me suis aperçu, en regardant le texte de l’évangile d’aujourd’hui, que, dans le grec biblique, le terme pour dire « bon » est le même pour dire « beau ». « Moi, je suis le bon (beau) pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. »

Lorsque Jésus parle du « bon berger », il donne quelques caractéristiques importantes : il est bon (beau) ; il est vrai ; il connaît ses brebis. La bonté c’est ce qui caractérise quelqu’un qui prend soin des autres. Qui regarde l’autre avec compassion. Cette bonté révèle quelque chose de la beauté de l’autre. Le beau étant alors l’expression de ce qui est unique, unifié, ajusté. La bonté et la beauté d’une personne révèlent aussi qu’elle est vraie. Le contraire de faux, d’hypocrisie, d’indifférent. Par opposition au bon berger, Jésus donne l’image du berger mercenaire. Celui qui n’agit que dans son propre intérêt. Qui abandonne ses brebis à l’arrivée du danger. Donc, celui envers qui nous sommes méfiants. Celui qui divise. Celui qui représente l’enlaidissement de l’action humaine.

En parlant du bon berger, Jésus parle aussi du troupeau. L’image du troupeau n’est pas anodine. Dans le contexte rural de la parabole, le troupeau était bien souvent le seul signe de richesse. En utilisant cette image, Jésus montre que ceux qui le suivent sont importants pour lui. Tellement importants, qu’il est prêt à donner sa propre vie. Et ce troupeau a une caractéristique importante : il écoute son pasteur. Il entend son appel. Il sait qu’il est là pour le protéger. Et c’est là où nous touchons du doigt le sommet de cette parabole : la relation réciproque entre le pasteur et ses brebis, une relation faite d’amour et d’intimité, qui responsabilise chacun. La bonté du pasteur, bonifie son troupeau. La beauté du pasteur, embellit ses brebis. C’est le salut que le Christ nous a procuré. Il est venu aux tréfonds de notre humanité blessée et enlaidie par le péché, pour nous redonner la dignité et la beauté de fils de Dieu. Et nous le sommes.

Dans notre vie quotidienne, sur notre chemin de foi, nous sommes appelés constamment à écouter la voix de notre « bon pasteur », écouter la voix du Christ qui nous appelle. Cette voix est bien souvent étouffée par toutes les sollicitations quotidiennes qui occupent notre esprit et notre cœur. Pour autant, nous avons besoin de tourner notre regard vers le « bon berger » qui se donne et qui se manifeste discrètement sur notre chemin. Et il nous appelle personnellement.

Nous sommes libres de lui répondre. De lui dire « me voici », ou de fuir. Si nous répondons « me voici » nous entrons dans la grande aventure de la foi, qui nous fait entrer dans une dynamique de vie pour nous et pour les autres. Qui nous fait entrer dans cette relation réciproque avec Jésus qui nous interpelle à nous laisser transformer en profondeur, pour que nous devenions nous-mêmes capables de donner notre propre vie à Dieu à travers les autres. Pour que nous devenions, nous-mêmes, à l’image de notre bon berger : bons, beaux et vrais.

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