17 Octobre 2021
|Is 53, 10-11 ; Ps 32 ; He 4, 14-16 ; Mc 10, 35-45|
La première chose que ces lectures suscitent en moi c’est un sentiment de consolation, de réconfort et la certitude que je ne suis pas seul dans mon chemin de vie, parfois difficile. Et pourquoi ? Parce qu’elles me rappellent et me confirment que le Dieu auquel je crois n’a pas seulement pris ma nature humaine mais il a aussi connu toute mon humanité, « éprouvé en toutes choses » (excepté le péché). Et bien plus que ça, il a traversé ce qu’il y a de plus douloureux pour nous : la mort. Et nous a donné la grâce la plus noble : l’espérance engendrée par la résurrection !
Nous avons un trésor entre nos mains. Le don de la foi qui nous a été donné nous permet de croire en ce Dieu qui se donne. Et comme les disciples, parfois nous nous dissipons en voulant faire notre propre volonté. En regardant notre propre nombril en oubliant d’élargir notre regard pour déployer notre cœur. Parfois nous voulons nous aussi avoir la première place. Parfois nous voulons, nous aussi, que le Seigneur fasse notre volonté. Dans un changement qui nous dépasse, dans une crise qui nous blesse, dans des questionnements qui nous guettent, nous voulons que le Seigneur fasse notre propre volonté. Et il nous rappelle sans cesse que notre place, la plus juste, la plus noble et la plus vraie, est celle du serviteur.
Être serviteur est exigeant. Cela nous demande du dépouillement. Le même que Jésus a vécu par son incarnation. Être serviteur nous demande de poser notre regard sur l’autre avec bienveillance et tendresse. Le même que Jésus pose sur ses disciples. Être serviteur c’est être capable de s’abaisser pour élever l’autre. Comme le Christ a fait avec notre humanité.
En ce dimanche où des catholiques des 4 coins de notre diocèse se rassemblent pour parler et réfléchir, à l’invitation du pape, pour que notre Eglise soit davantage synodale, comment voulons-nous suivre le Christ ? Quel genre de disciples voulons-nous être ? Ceux qui se croient méritant d’une place d’honneur ou ceux qui se mettent en route avec le Christ, pour Lui et au service du prochain ? Quel visage de l’Eglise voulons-nous offrir au monde ? Le visage d’une Eglise qui se plie à nos caprices ou celui d’une Eglise qui se donne sans cesse pour le bien du monde ?
« Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur » nous dit Jésus. Il ne nous interdit pas d’être « grand » mais la grandeur chrétienne réside sur le fait d’être présence du Christ dans le monde, dans nos familles, dans notre Eglise. Et être présence du Christ c’est se poser devant l’autre comme son serviteur. A l’image de notre maître. C’est pour cela qu’il nous a donné sa vie ! Pour que nous soyons capables de donner notre vie en retour !
Chers frères et sœurs, laissons-nous être consolés, réconfortés et encouragés par ces paroles qui nous sont données d’entendre aujourd’hui. Cette parole d’un Dieu qui nous aime pour que nous apprenions à aimer. D’un Dieu qui se donne pour que nous apprenions à nous donner. Ces paroles d’un Dieu qui est là, présent avec nous !