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homélies et autres réflexions

LE BLOG DU PERE EMMANUEL

Homélie du 33ème dimanche du Temps Ordinaire | Année B | 2021

« …après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées… » Spontanément, ce qui est décrit ici, nous effraie. Parce que nous avons, spontanément, l’habitude de fixer notre attention sur ce qui ne va pas. Parce ce que nous sommes obnubilés par le « comment » et oublions l’essentiel : toute parole du Christ est une parole d’Espérance. Jamais une parole pour promouvoir la peur.

En effet, nous sommes dans un langage apocalyptique de la fin du monde. La première lecture nous parle d’un temps d’angoisse et l’évangile, d’une grande tribulation. Dans les deux cas, nous serons tentés de nous questionner sur le « quand cela arrivera-t-il ? » Ou encore, nous allons essayer de nous convaincre que les tribulations traversées par l’humanité sont le signe de la fin du monde, d’un châtiment de Dieu. Et le Christ nous rappellera que le temps ne nous appartient pas : « quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connait (…) mais seulement le Père. » Cette parole mystérieuse, qui nous donne à la fois de l’inquiétude et de l’espérance, sont pour nous, en définitif, une parole salutaire qui nous enracine dans le temps présent, celui qui nous est donné de vivre. Là, maintenant.

Seul le Père connait le moment où ce monde passera. Ce Père à qui nous allons nous adresser tout à l’heure pour lui dire encore une fois : « que ton règne vienne. » Prenons-nous seulement la mesure de ce que nous disons lorsque nous demandons cela ? « Que ton règne vienne. » Nous demandons au Père que ce monde passe. Que le Royaume de Dieu fasse irruption dans notre monde. Au risque de vous choquer, nous demandons la fin de ce monde-ci.

Et que veut dire « demander la fin de ce monde ? » Nous ne demandons pas la destruction du monde, lorsque nous disons « que ton règne vienne », mais la fin de ce monde avec son lot d’angoisse, de souffrance, de mal, de péché. Pour l’arrivé du monde où la seule réalité véritable et valable sera celle de l’amour. Le Royaume de Dieu.

Et donc, ce vers quoi nous devons tourner notre regard n’est pas sur le temps ni sur le comment, mais sur les faits, et ici, il s’agit du retour du Christ. Alors la peur peut donner place à la confiance. L’angoisse, à paix et le désespoir peut donner place à l’Espérance, car nous sommes au Christ et en Lui nous avons toujours la vie et la vie en abondance. Nous sommes citoyens du Ciel. Etrangers sur cette terre, de passage vers la vraie vie. Depuis hier nous réfléchissons sur ce qu’est une paroisse, et nous avons redécouvert le sens même du mot « paroisse ». Il veut dire à la fois « celui qui habite à côté » et « séjourner dans un pays étranger », pour nous rappeler que notre « passage », pour être fécond, doit être enraciné dans le temps présent, où Dieu se donne. Pour être fécond, notre passage doit être fondé sur notre relation envers Dieu et envers celui/celle qu’est à notre côté. Pour qu’ensemble, appuyés sur le Christ, nous devenions signes de cette espérance qui porte notre regard vers ce jour-là où ce monde-ci, n’existera plus, car nous serons dans le Règne de Dieu, avec le Christ.

Ce passage qu’est le nôtre n’est pas anodin et ne doit pas être superficiel. Nous ne pouvons pas savoir le jour du retour du Christ. Mais là, ici, maintenant, nous sommes appelés à aimer, à pardonner, à servir, à nous donner, comme le Christ et pour le Christ. Ici, nous sommes appelés à témoigner de ce Dieu qui nous attend. Et témoigner par notre vie et nos relations, pour que son règne vienne.

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