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Homélies et autres réflexions

Le blog du père Emmanuel

Homélie pour le 2ème dimanche de l’Avent | Année A | 2022/23

La semaine dernière nous avons entendu le Christ qui nous appelait à veiller, car nous ne savons ni le jour ni l’heure du retour du Fils de l’homme. Il nous invitait à entrer dans ce qui essentiel et ne pas laisser tout pour la dernière minute… c’était une invitation à entrer dans une relation profonde avec Lui. Aujourd’hui nous sommes invités à monter une deuxième marche sur ce chemin vers Noël. Et nous sommes appelés à regarder notre cœur de manière sincère et bienveillante pour y voir ce qui a besoin d’être convertit. C’est-à-dire, ce qui a besoin de changer de direction et prendre le chemin du bien, de ce qui est bon. Ou pour le dire autrement, prendre ou reprendre le chemin vers Dieu.

La figure de Jean-Baptiste fait irruption dans cette histoire justement pour nous aider à entrer dans la compréhension de ce mystère d’un Dieu qui se fait homme, d’un Dieu qui se fait proche mais en même temps, entrer dans ce mystère qui nous dépasse car nous ne sommes pas dignes de « lui retirer ses sandales ». Cette « voix qui crie dans le désert » n’est pas signe de désespoir ni d’une cause perdue, au contraire, elle est signe d’une espérance qui se renouvelle chaque jour et à chaque fois que nous décidons de marcher à la suite du Christ.

Les lectures de ce dimanche sont pleines de verbes d’action. Elles nous rappellent que la vie chrétienne ne peut pas être une vie installée sur nos propres sécurités, mais une vie qui se met en route, en chemin, vers Dieu et vers l’autre. Et cette marche commence par la fréquentation de la Parole de Dieu. Et « grâce à la persévérance et au réconfort des Ecritures » nous pouvons entrer dans l’Espérance. Une espérance qui nous met en mouvement et nous fait entrer en relation.

Quelle est le fruit de la Parole sinon, entre autres, celui de nous mettre en relation ? Mais pour cela nous avons besoin de savoir qui nous sommes. Quels sont nos qualités mais aussi nos travers, nous sommes invités à apprendre à nous connaitre personnellement pour « reconnaître nos péchés », et ne voyons pas en cela une démarche moralisante ni culpabilisante, mais plutôt un instant où nous nous laissons toucher par le Christ. Reconnaître nos péchés c’est reconnaître que nous avons besoin de lui et que sans lui nous ne pouvons rien faire.

Les paroles fortes Jean Baptiste adressées aux pharisiens et aux saducéens au bord du Jourdain nous sont adressées à chacun de nous aussi aujourd’hui. Nous pouvons être parfois ce désert dans lequel la Parole de Dieu ne peut pas s’enraciner. Nous pouvons parfois nous laisser aller, sans nous rendre compte que nous avons besoin du Seigneur pour nous faire grandir. Nous pouvons parfois oublier que nous sommes appelés nous aussi à « préparer le chemin du Seigneur », à être témoins de sa présence. Et cela parce que nous sommes souvent obnubilés par le fait de vouloir comprendre tout le sens de tout y compris des Ecritures ! Alors que nous sommes d’abord appelés à accueillir ce Christ qui se donne, et la compréhension vient avec et par le vécu.

Quel est donc notre rapport à la Parole de Dieu ? Quelle place a-t-elle dans notre vie ? C’est en la fréquentant, cette Parole qui réconforte, que nous pourrons alors, véritablement et durablement, recevoir le réconfort de Dieu et nous accueillir mutuellement pour avancer ensemble sur le chemin qui mène vers lui. Entre l’appel de Jean Baptiste et la promesse de l’Esprit Saint qui renouvelle tout, il y a notre relation fraternelle qui est appelée à être le lieu où la puissance de la Parole de Dieu s’incarne pour produire les fruits de notre conversion : l’amour ! Voilà la marche qui se présente devant nous aujourd’hui, et elle passe inexorablement par notre rapport à la Parole de Dieu, et à l’autre, pour que nous puissions nous accueillir les uns les autres comme le Christ nous a accueilli.

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