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homélies et autres réflexions

LE BLOG DU PERE EMMANUEL

Homélie pour le 3ème dimanche du Carême | Année A | 2023

Nous poursuivons notre itinéraire de carême ayant comme feuille de route cette parole de Dieu qui vient nous rejoindre. Au premier dimanche du carême nous avons entendu du Père « celui-ci est mon Fils bien aimé, écoutez-le »; et témoignés de la Transfiguration du Christ qui s’est montré tel qu’il est à ses disciples, dimanche dernier ; nous voici aujourd’hui avec la Samaritaine, dans le désert. Pour goûter de cette eau que le Seigneur nous donne.

Même si l’eau n’a pas de goût, lorsque nous avons vraiment soif, nous la trouvons délicieuse. C’est l’expérience du désert et du manque. L’expérience du désert nous met face à nos propres manques, à nos propres limites. Et peut nous aider à entrer dans une démarche qui nous mène vers ce qui essentiel.

Dans les textes que nous venons d’entendre, aussi bien le peuple de l’ancien testament que la samaritaine, avaient soif. Ils voulaient ressentir ce « goût » délicieux et désaltérant de l’eau. Dans le premier cas, nous sommes davantage dans ce ressentir physiologique, dans le deuxième, celui de la samaritaine, nous sommes dans un autre degré de soif. Ce n’est pas tant la soif du corps, mais celle du cœur. Nous découvrons au fil du dialogue entre Jésus et elle que ce qu’elle cherche c’est un amour profond, capable de changer radicalement sa vie. Que ne le cherche pas ? Chacun de nous portons dans le cœur ce désir d’être aimé. Exprimé ou pas, mais nous le portons. Et c’est l’expérience de l’amour qui nous donne justement le « goût » de la vie ! La rencontre avec le Christ a été décisif pour cette femme de Samarie. Non seulement elle a été touchée dans son cœur mais elle a retrouvé le goût de vivre, le désir de témoigner et la joie d’être aimée.

Et Jésus aussi a eu soif. C’est lui qui demande à boire à la samaritaine. C’est lui qui est fatigué par la marche. C’est lui qui engage le dialogue. Et la parole devient plus essentielle que l’eau. L’échange entre les deux fait que Jésus se dévoile à la samaritaine, et la samaritaine se révèle à elle-même. Et en cela elle retrouve le goût de vivre. Elle ne goute pas l’eau du puits, mais elle goûte l’eau de vie éternelle qu’est donnée par le Christ.

Nous avons tous, nos soifs. Nous sommes bien souvent nous aussi fatigués par la marche. Nous sommes épuisés par le soleil des épreuves que  nous pouvons traverser. Mais s’il y a soif, il y a certainement un puits quelque part. Et notre chemin de vie en trouvera certainement un. La grande question est : voulons-nous nouer un dialogue vrai et sincère avec le Christ ? Voulons-nous goûter sa parole ? Voulons-nous nous laisser interroger, bousculer, consoler, encourager par lui ? C’est Lui la source de Vie. Nous le savons avec notre tête, voulons-nous l’accueillir avec notre cœur ? Célébrer les sacrements, fréquenter la Parole de Dieu, vivre la charité fraternelle, ce sont bien des puits au bord duquel nous retrouvons le Christ. Puissions-nous avoir envie et faim de sa Parole, vivre les sacrements avec confiance et accueillir l’autre avec charité, pour entrer ainsi sur un chemin de vie et d’espérance. Laissant de côté ce qui n’est pas essentiel. Pour accueillir la source de vie qu’est le Christ. Car lui aussi il a soif, soif de goûter notre amour. Et lui seul peut nous redonner l’espérance que parfois nous manque sur la route. Et cette espérance vient du don qu’il nous fait de lui-même.

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