Homélie du 32ème dimanche du Temps Ordinaire | Année A | 2023 – clôture de l'assemblée pastorale paroissiale "Quelle paroisse pour quelle communauté?"

Quelle serait l’idée centrale de tous les textes que nous venons d’entendre ce matin ? On pourrait aisément répondre « veiller… », puisque c’est l’invitation de Jésus à la fin de ce passage d’évangile. Mais Jésus ne nous demande pas de veiller seulement pour veiller. Il y a là un sens beaucoup plus profond que le fait de rester attentifs. Il y a là une invitation beaucoup plus engageante que le simple fait de rester éveillés. Et ce sens et cette invitation est celle de la RENCONTRE. Mais pas n’importe quelle rencontre, la rencontre avec l’époux, avec le Christ. Cette rencontre qui vient remplir, donner un sens et transformer notre vie !

La rencontre ! Voici ce que nous avons essayé de vivre pendant tout ce week-end. La rencontre entre nous, le rêve de notre rencontre avec d’autres vers qui sous irons et que viendront vers nous, et surtout, la rencontre avec le Seigneur. Cette rencontre qui bouscule notre vie tout entière, qui donne sens à ce que nous traversons, et qui renouvelle notre espérance.

Pendant ces deux jours nous avons pris le temps pour écouter, partager, prier, espérer, rêver, vivre ensemble… nous avons répondu à une invitation et nous nous sommes laissé déplacer, interroger, toucher. Et tout cela pour signifier que le véritable sens de ce que nous venons de vivre est la rencontre féconde avec le Seigneur. Autrement, tout notre effort aurait été vain !

Dans la Parabole proposée par Jésus nous voyons émerger deux manières différentes de vivre sa relation aux Christ et aux autres. Celle qui ne prend pas soin du « lien » et celle qui fait tout pour faire grandir le « lien », donc, la relation. Dans notre vie de foi, dans notre vie paroissiale, dans nos relations, nous sommes invités à vivre cette « spiritualité du lien », comme nous l’avons entendu hier, et comme nous nous sommes partagés aujourd’hui. Prévoir ce qui peut permettre la rencontre, l’enrichir et l’embellir ; et aussi laisser une place à l’inattendu, aux surprises qui peuvent faire irruption dans notre vie. Ou encore dit d’une autre manière, apprendre à vivre le temps présent qui nous est donné sans quitter le regard de ce qui n’est pas encore. Puisque notre vie de foi est parsemée par ce « déjà là et pas encore » qui nous permet d’avancer peu à peu et entrer dans l’espérance de cette vie que le Seigneur veut nous donner.

La figure des vierges prévoyantes et insouciantes, sont pour nous une invitation à ne pas nous décourager dans l’attente de l’accomplissement des promesses du Seigneur. La question est, en revanche, est-ce que nous croyons que le Seigneur a une promesse de vie pour chacun de nous ? Ne pas nous décourager dans cette attente c’est tourner notre regard vers un avenir remplit de vie, mais vivre déjà de cette vie-là, maintenant. Cette vie qui nous est donne pour nous faire tenir debout, pour nous permettre d’avancer et pour nous donner le sens même de notre traversée : être au service du Christ comme disciples-missionnaires pour son Royaume ! Le rencontrer et devenir vecteur de cette rencontre. Et le rencontrer tant dans la contemplation d’une prière et sur le visage de nos frères et sœurs. Le rencontrer dans le silence de notre cœur, comme dans le service offert. Le rencontrer par la rencontre gratuite (ou provoquée) avec ceux qui nous entourent.

Frères et sœurs, tout ce que nous avons vécu ce week-end ne servira à absolument rien si cela ne nous a pas aidé à grandir, si cela ne nous a pas donné envie d’aimer le Christ, son Eglise et le monde qui a tant besoin. Cette expérience n’aura servi à rien si, en repartant chez nous, notre cœur ne désire pas se donner pour vivre sans cesse cette rencontre à laquelle nous sommes invités ! Que notre lampe allumée soit, donc, celle de la charité fraternelle, de la foi qui nous permet de rester debout et de l’espérance qui nous permet d’avancer. Pour que notre communauté soit capable de porter chacun qui vient y trouver un peu de réconfort, de joie, de foi, ou simplement, d’amitié ! En cela aussi nous sommes invités à « veiller » car nous ne savons ni le ni l’heure où le Christ reviendra ! Il nous revient alors la mission de partir à la rencontre, d’apprendre à aimer et à se donner, dans l’espérance et la joie de l’Evangile !