Homélies et autres réflexions
1 Septembre 2024
Tout au long de lectures de ce dimanche, nous sommes amenés à une seule et même question : celle du pur et de l’impur, qui sera d’ailleurs dépassée par Jésus. Autrement dit, comment s’approcher de Dieu. Comment suivre ses commandements et faire sa volonté ; comment avoir un comportement religieux.
Dans la première lecture nous entendons cette exhortation envers le peuple de ne pas s’éloigner de la Loi et à garder les commandements. Qui d’ailleurs, n’est pas rappelé. Et c’est dans la lettre de Jacques que nous que nous nous souvenons ce qu’est un comportement religieux « visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, et se garder sans tache au milieu du monde. » Ou pour dire autrement, le comportement religieux demandé par Dieu est celui de la pratique de la charité. Et c’est bien cela que Jésus va rendre explicite dans l’évangile.
A son habitude Jésus va déplacer ses disciples et ceux qui l’entendent. Les pharisiens et les quelques scribes qui sont témoins des gestes choquants pour eux, de certains disciples, vont généraliser au moment de poser la question à Jésus : « pourquoi TES disciples ne suivent pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec les mains impures. » Et Jésus, par sa réponse, « refuse justement ce dualisme du pur et de l’impur qui tend à exclure. Il replace l’homme au milieu de l’échange » en l’invitant à un travail intérieur. Chaque fois que Jésus rappelle à ses auditeurs que leurs gestes rituels ont pris plus de place que le commandement donné par Dieu, il les renvoie à eux-mêmes pour leur faire comprendre que nous pouvons faire tout ce qu’il le faut sans être ce qu’il le faut. Je reprends le reproche fait à certains disciples : qu’est-ce qui est plus grave, ne pas se laver les mains avant de manger ou dire du mal de son frère ? En rappelant cela, Jésus ne dit que pas que le rite n’est pas important, mais il rappelle que la charité, l’amour, est essentiel. C’est aussi ce qui va nous redire Jacques, dans la deuxième lecture.
Nous-mêmes, parfois, nous pouvons être comme ces pharisiens et scribes hypocrites. Nous pouvons nous limiter au rite, à bien faire, mais complétement vide de son sens vrai et profond. Ce que nous vivons dans notre religiosité ne dois pas être un prétexte pour nous éloigner des autres, les exclure et nous croire meilleur parce que nous sommes les heureux pratiquants. Bien au contraire, ce que nous vivons dans notre religiosité doit être rempli de cette invitation de Jésus à nous laisser guider par lui, à nous laisser transformer par sa Parole. Ce que nous vivons ici et dans notre relation intime avec le Seigneur, doit déborder, rejaillir dans notre vie quotidienne. Ce que Jésus reproche aux pharisiens de ce passage n’est pas leur volonté d’honorer leurs rites, mais c’est le fait qu’ils sont devenus vides de sens, ses rites-là, car ils ont oublié l’essentiel. Et nous, que faisons-nous de nos rites ? N’oublions pas que l’essentiel de ce que le Seigneur nous a demandé de vivre c’est la vraie charité dans le monde. Et être un croyant pratiquant, c’est être un croyant qui pratique la charité au nom de Jésus !