Homélie du 23ème dimanche du Temps Ordinaire | Année B | 2024

Lorsque je lis les textes de la messe, j'aime bien essayer de les résumer en un mot, une expression, une phrase… qui peuvent m'aider dans ma vie. Ceux de ce dimanche sont assez parlants : ils portent une parole d'assurance, une parole d'espérance et une belle promesse, celle d'une création nouvelle. "Dites aux gens qui s'affolent : soyez forts." S'affoler c'est perdre la direction, c'est oublier ce qui nous tient debout. C'est perdre l'espérance. Nous, les croyons, quelle est notre réaction face aux difficultés de la vie ? A nous aussi le Seigneur dit "soyez forts". Et lorsqu'il nous dit cela ce n'est pas pour nous dire qu'il faut avancer coûte que coûte, mais il nous le dit parce qu'il est présent, Lui, le Seigneur, dans notre vie ! Et c'est de sa présence constante qui vient notre force pour tenir bon et avancer.  

Nous savons bien que croire, avoir la foi, ne nous épargne pas des épreuves. Avoir la foi ne nous empêche pas de traverser des difficultés. Mais alors, à quoi bon croire ? Cela change quoi d'avoir la foi ? Cela change tout ! Car la foi en Jésus Christ nous donne l'assurance de se savoir accompagnés. Croire nous permet de trouver ou de retrouver le sens profond des choses. Pas nécessairement des explications, mais le sens profond que toute traversée, si elle est vécue avec le Christ, mène à la Vie.  

Le Seigneur ne nous accompagne pas seulement pour que nous constations que nous ne sommes pas seuls, mais il nous accompagne parce qu'il a une promesse de Vie, une promesse d'espérance envers chacun de nous. C'est pour cela que notre foi doit être incarnée par une relation intime avec Jésus, cette relation qui devient la source de toutes les autres relations que nous pouvons avoir, que ça soit avec l'autre, ou avec nous-mêmes. Et alors si nous sommes enracinés dans cette relation avec Jésus, il peut faire de nous une création nouvelle en Lui. Il peut changer notre vie ! 

L'extrait d'évangile de ce jour nous illustre bien cette nouvelle vie en Jésus. Par ce geste de guérison, ce ne sont pas seulement les facultés de parler et d'entendre que le Christ donne à l'homme. C'est la vie entière de cet homme qu'il vient changer. Et il le fait loin des regards curieux de la foule, il le fait dans l'intimité d'une relation qui va redonner à l'autre sa dignité. Et tout dans ce récit nous ouvre à cette promesse d'une vie nouvelle à travers Jésus : le lieu (la Décapole) ; les gestes (le toucher et le soupir) ; sa Parole (effata!). La Décapole était le territoire des païens, ceux qui sont exclus. C'est là-bas où Jésus va passer et va guérir. Comme pour nous redire que Dieu de fait pas de séparation, il ne choisit pas selon nos raisonnements humains. Dieu aime, un point c'est tout ! Et ceux qui l'aurons aimé seront héritiers du Royaume. 

En nous aussi, il existe des lieux fermés. Notre cœur bien souvent oublie que nous sommes tous frères et sœurs et que nous faisons partie d'un même corps. Nous aussi nous avons des surdités (spirituelles) qui nous empêchent d'entendre cette promesse de vie que le Seigneur nous fait. Nous aussi, bien souvent, nous avons du mal à parler. Que ça soit dans notre vie de prière, ou dans nos relations. Et à nous aussi, le Seigneur veut donner une nouvelle vie ! Il veut ouvrir nos oreilles pour entendre sa Parole et notre bouche pour proclamer sa louange, il veut ouvrir nos cœurs pour que nous puissions apprendre à aimer davantage ! 

Laissons le Seigneur agir profondément dans nos cœurs, laissons-nous être touchés par sa présence constante. Il nous donne cette parole d'assurance pour nous permettre d'avancer. Il nous ouvre à l'espérance d'une vie nouvelle par Lui et avec Lui. Qui change notre regard sur le monde et sur les autres. Laissons-nous transformer par le regard du Christ sur chacun de nous. Il nous dit à nous aussi, "effata", c'est-à-dire, ouvre-toi."