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LE BLOG DU PERE EMMANUEL

homélies dominicales et d'autres réflexions

5ème dimanche du Carême – messe territoriale SGDF Alp’Isère 38

Combien de fois dans notre chemin de vie, notre chemin de foi, notre quotidien, nous nous sentons découragés ? Nous avons l’impression que les difficultés peuvent être insurmontables et que la solution la plus facile pour ne pas vivre tout cela c’est de capituler, c’est-à-dire, laisser tomber ? Combien de fois nous nous sentons seuls, désespérés ? Comme la femme adultère, dans l’évangile. Parfois nous pouvons aussi être indifférents et même nous sentir au-dessus des autres ? Parce que nous avons aussi l’impression que celui qui a le pouvoir, est celui qui a la pierre entre ses mains ! Comme les pharisiens. Ce que nous contemplons dans ce dimanche du carême c’est cette tension entre le désir d’avancer et celui d’accuser ; le désir de relever et celui de d’écraser… cette tension qui habite le cœur de chacun de nous ! Et le Seigneur vient nous rappeler qu’il peut faire toute chose nouvelle ! Il vient nous aider à nous mettre en route !

En arrivant ici cet après-midi, je suis sûr que plusieurs parmi vous ce sont demandé : combien de temps ça va durer ? Parce que nous sommes toujours dans la précipitation. Parce que nous voulons que les choses arrivent et finissent vite. Parce que nous sommes pressés ! Et nous nous cachons derrière nos certitudes pour ne pas affronter nos peurs. Nous nous cachons derrière notre savoir pour ne pas être confrontés à notre ignorance. Et au lieu de se poser la bonne question, nous insistons à rester dans le superficiel. Et si au lieu de demander : combien de temps ça va durer, on se demandait : qu’est-ce que je vais recevoir pour nourrir mon cœur, aujourd’hui ? On passerai alors du superficiel à l’essentiel, de ce qui est passager, à ce qui dure ! C’est cela que Jésus nous enseigne dans cet évangile.

En entendant ce récit de la femme adultère, plusieurs parmi vous ont partagé le fait que les scribes et les pharisiens sont méchants et que Jésus remet les choses dans le bon ordre. Et en le faisant, Jésus sauve la femme, remet les scribes et les pharisiens à leur place, et permet à chacun de se remettre en route en se posant les bonnes questions.

Et quelles sont les bonnes questions à se poser ? Celles qui nourrissent notre cœur. Celles qui nous donnent le courage d’avancer. Est-ce que la vie de cette femme a été sans épreuve par la suite ? Certainement pas ! Mais la rencontre vraie avec Jésus lui a donné la force et le courage, l’espérance et la foi pour avancer jour après jour ! Vous pouvez faire, nous pouvons faire un tas de choses, nous pouvons choisir de vivre un tas de choses, nous pouvons vouloir un tas de choses, mais si nous ne vivons pas cette rencontre avec Jésus, si nous ne donnons pas à Jésus une place dans notre vie, nous n’aurons jamais la force nécessaire, ni le courage nécessaire pour traverser les vraies difficultés parce que si Jésus ne fait pas partie de notre vie, vraiment, nous avançons sans espérance, sans perspective, sans issue ! C’est cela qu’il a donné à la fois à la femme et à ceux qui l’accusaient : une nouvelle espérance, une nouvelle perspective, une nouvelle issue !

Notre vie, à quoi ressemble-t-elle ? Dans ce récit nous prenons rapidement la défense de la femme, nous admirons le courage de Jésus et nous condamnons vivement le manque de sensibilité des pharisiens. Et nous, dans notre vie quotidienne, est-ce que nous ne sommes pas, nous-mêmes, parfois, comme ces pharisiens : accusateurs et juges ? Est-ce que nous ne nous sentons pas, parfois, comme cette femme : accusés et condamnés ? Et nous attendons les pierres du jugement ! Parlons des pierres : l’instrument choisi pour la punition. Mais les pierres peuvent être aussi instrument de construction. Tout dépend de comment on l’utilise. Elles deviennent ce que nous voulons qu’elles soient : instrument de torture ou une partie essentielle d’une construction qui abrite, protège. Et quant à nous, nous ne sommes pas à l’époque de l’évangile. Nous n’utilisons plus les pierres pour faire du mal ! Qui parmi vous a un smartphone et un compte sur un réseau social ?

Qui parmi nous s’est déjà moqués de quelqu’un ou d’une situation qui mettait une personne mal à l’aise sur une vidéo ? A ce moment nous avons jeté la pierre ! Pire, nous sommes allés plus loin que les pharisiens, car eux, ils ont lâché les pierres avant de passer à l’acte ! Comme les pierres de l’évangile, cette « pierre » moderne peut rapprocher ou séparer ; relever ou écraser… tout dépend de comment on l’utilise. Et nous pouvons, nous aussi, tomber dans le même piège et au lieu de libérer, nous harcelons ; au lieu de pardonner, nous condamnons ; au lieu d’aimer, nous semons la haine et la différence ! Vous voyez, l’Evangile n’est pas loin de notre vie ! Mais si nous prenons le temps de le visiter, il nous donne ce qui est essentiel !

Jésus ne condamne pas ! C’est bien vrai ! Mais il nous montre que l’amour est exigeant !  Et que pour aimer il faut être patient, prendre le temps ! Et c’est par l’exigence de l’amour et le temps que nous prenons pour aimer, que nous grandissons, que nous pouvons savoir qui nous sommes vraiment ! Chers jeunes, je vous demande humblement : ne laissez pas Jésus loin de votre vie ! Ne mettez pas la foi dans un tiroir ! Ne vous laissez pas éloigner à cause de vos certitudes scientifiques ou idéologiques, nous en avons tous… mais laissez-vous aimer par le Christ ! Devenez son ami ! Lui seul peut donner sens à notre existence ! Ne regardez pas la montre, ni le temps… regardez le cœur, regardez le Christ, regardez l’amour ! Et laissez-vous toucher par ce Dieu qui transforme notre quotidien et nous donne ce dont nous avons besoin pour notre route, elle ne sera pas forcément plus facile avec lui, mais avec lui, toute route devient possible !

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