3ème dimanche de Pâques | Année C | 2025

La liturgie de la parole de ce dimanche nous donne l’élément qui est au cœur de notre vie de foi : l’amour inconditionnel. De la première lecture jusqu’à l’évangile nous sommes témoins de cela. L’amour qui est présenté ici c’est l’amour à l’exemple du Christ. En effet, aimer à l’exemple du Christ c’est permettre à l’autre de grandir, d’être libre, c’est permettre à l’autre d’être et d’agir.

La pédagogie que nous voyons dans cette page d’évangile est ce qui permettra aux disciples traverser les épreuves de l’Eglise naissante. Lorsque Jésus se présente à ses disciples, pour la troisième fois après sa résurrection, il arrive après qu’ils ont vécus une nuit fatigante. Une nuit de travail qui n’a pas porté de fruit. A l’image de la première rencontre avec Jésus au bord du lac au tout début de son ministère public. Lorsque Jésus arrive, il se met à la place de celui qui a besoin de quelque chose : « mes enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Il ne prend pas la place de celui qui sait. Il permet aux disciples de répondre que la nuit de pêche n’a pas été bonne. Jésus permet aux disciples de dire leur réalité. Et seulement après cela, il leur dit où jeter le filet, et alors ils le reconnaissent. Jésus leur montrait que pour reconnaître sa présence dans notre vie, il faut d’abord, regarder notre vie ! Et la regarder telle qu’elle est ! C’est dans le réel de notre existence que Dieu se fait présent. Et Jésus leur donne ensuite à manger. Il prend soin d’eux. Mais pourquoi alors Jésus leur a fait jeter encore le filet ? Pour leur faire prendre conscience que l’amour par lequel ils sont aimés ce n’est pas un amour qui rend prisonnier ni dépendant, mais libre et autonome. C’est la force de cet amour, la force de se savoir aimé d’un amour comme celui-là qui fera que les disciples puissent affronter les persécutions du début. C’est cet amour la qui fait que tant de disciples donnent leurs vies au Christ et gardent l’espérance malgré les persécutions d’aujourd’hui. Car l’amour à l’exemple du Christ est un amour qui rend libre et permet à l’autre d’être et d’agir. C’est d’avoir compris cet amour là qui a permit à Pierre de ne pas fuir, cette fois-ci, le regard du Seigneur.

En effet, après avoir mangé, Jésus s’adresse à Pierre (en l'appelant Simon) pour demander s’il l’aime. Cette demande n’est pas révélatrice d’un besoin affectif mais du fait que Jésus ressent l’urgence d’aimer, de montrer à Pierre de quel amour il était aimé. Montrer à Pierre que les trois fois où il a dit « non » à la passion ne définissaient pas qui il était. Son erreur n’effaçait pas la relation qu’ils avaient construite. Et Jésus montre à Pierre qu’il pouvait jeter le filet de l’autre côté, c’est-à-dire, il pouvait recommencer : « Simon, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » « Simon, m’aimes-tu, vraiment ? » « Simon, m’aimes-tu ? » Il répond « oui » trois fois. Et il vit le chemin de la guérison, du pardon ! Celui qui était capable de renier, était aussi capable de manifester son amour. Pour ensuite recevoir sa mission et un nouvel appel ! Fondé, cette fois-ci, sur l’expérience d’un amour qui permet d’agir, qui transforme et qui rend libre !  C’est à cet amour là auquel le Seigneur nous invite. Combien de fois nous ne réduisons pas les autres à leurs erreurs. Combien de fois nous oublions que cet amour que le Christ a pour chacun de nous nous transforme, si nous lui laissons nous transformer. Et c’est cet amour-là, inconditionnel, qui doit être le fondement de tout ce que nous pouvons vivre dans l’Eglise et en dehors d’elle. Laissons-nous regarder par le Christ. Disons-lui que nous l’aimons ! Recevons à nouveau cet appel qu’il nous adresse et suivons ses pas.

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