Homélie du 14ème dimanche du Temps Ordinaire | Année C | 2025

Des amis qui partent ensemble sans argent, sans carte bancaire, sans sac, ni sans savoir où ils vont loger. Ils partent pour vivre une aventure dont le défi est celui d’annoncer une bonne nouvelle à tous ceux qu’ils vont rencontrer. Voilà ce que l’évangile de ce jour met en scène.

Mais avant le voyage il faut un minimum de préparation : savoir ce qu’ils vont faire, dire, comment le dire et pourquoi le dire. Et Jésus donne ainsi les critères de la mission à ses disciples : la prise de conscience de la situation du terrain, l’invitation à faire confiance, l’envoie en mission, la réalité de la mission, l’attitude qui doit avoir celui qui est envoyé, la joie de la mission et la relecture. Avant la mission il est nécessaire et fondamental de se demander au nom de qui ils partent. C’est donc leur relation avec Jésus qui est cœur même de ce départ.

La prise de conscience de la réalité du terrain c’est le manque d’ouvriers pour la moisson. Jésus le sait. Mais il ne désespère pas. Il envoie les 72 en mission en les invitant à entrer dans la confiance, par la prière « priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour la moisson. » Et le mot « ouvrier » est important. L’ouvrier n’est pas le maître. De même que celui qui est envoyé en mission n’est pas Dieu. Le fait de partir 2 par 2 est d’ailleurs le signe que chacun est appelé à prendre soin l’un de l’autre, et en prenant soin l’un de l’autre, se mettre au service de la mission.

Notre paroisse entre petit à petit dans une nouvelle manière de vivre la mission, de vivre sa mission ! Chacun doit être conscient que la mission de l’Eglise passe par l’engagement personnel de chacun. Et ce qui fait la différence c’est de se savoir et se sentir appartenir à quelque chose de plus grand ! Et pour nous, se savoir appartenir au Christ, et par là, désirer faire grandir son Eglise.

Nous sommes, par notre baptême, des disciples-missionnaires et l’attitude du disciple est celle qui doit porter le plus de témoignage. Savoir que ce n’est pas son œuvre. Et annoncer la Bonne Nouvelle qui lui a été confiée. Ce n’est que dans les cœurs disposés que la bonne nouvelle peut porter de fruits. L’attitude de celui qui est envoyé est donc celle de la simplicité. La simplicité du message au quotidien, dans les relations réciproques. La simplicité du message pour ceux qui viennent frapper à nos portes mais aussi ceux que nous rencontrons. Et cette simplicité passe par l’accueil, par la charité. La raison même de la mission est l’annonce merveilleux de la présence de Dieu qui s’est fait tout proche.

Lorsque la mission est vécue dans cette perspective de l’accueil de l’autre ; lorsqu’elle est signe de notre appartenance au Christ, le retour de mission se trouve alors être joyeux. Les disciples font part à Jésus de ce qu’ils ont vécus et se réjouissent que des choses extraordinaires s’y sont passées. Aucune plainte à cause du caractère précaire de la mission mais la joie des fruits déjà visibles. Et c’est parce qu’ils ont exprimé tout cela que le Seigneur peut leur faire entrer dans ce qui est essentiel : « réjouissez-vous [d’abord] parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. » La relation que nous avons avec le Seigneur est le fondement de tout ce que nous pouvons vivre entre nous. Relation qui s’enracine et s’épanoui dans la communauté.

C’est cette invitation que Jésus nous fait à chacun de nous. Il nous invite à être des ouvriers pour sa moisson. Il nous invite à être disciples-missionnaires. Il nous invite à approfondir notre relation avec Lui pour mieux le connaître et le faire connaître. Il nous dit, à chacun « Allez ! Voici que je vous envoie… » et nous, que répondons-nous à cet appel ?

(Is 66, 10-14c ; Ps 65 ; Ga 6, 14-18 ; Lc 10, 1-12.17-20)

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