Commémoration de tous les fidèles défunts • Année C | 2025

P. Emmanuel Albuquerque

Hier, nous avons célébré tous les saints, ceux qui, dans leur fidélité à Dieu, habitent déjà la plénitude de la vie et nous inspirent sur notre chemin. Aujourd’hui, nous nous réunissons pour nous souvenir et prier pour ceux qui nous ont quittés : nos proches, nos frères et sœurs dans la foi. Ces deux fêtes sont les deux faces d’une même réalité : la communion de ceux qui marchent, de ceux qui espèrent et de ceux qui contemplent déjà la gloire de Dieu.

Nous vivons dans le temps de l’attente. Et nous pouvons nous demander : comment attendons-nous ? Dans l’Évangile, Jésus nous dit : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées » — c’est-à-dire qu’il nous appelle à une attente active, à être prêts comme des serviteurs qui guettent le retour de leur maître. Cette vigilance n’est pas une anxiété stérile ; c’est une présence aimante dans le monde.


Attendre, au sens chrétien, c’est travailler avec fidélité aujourd’hui, comme quelqu’un qui prépare la maison pour une rencontre bien-aimée. L’invitation de Jésus à veiller, c’est vivre le présent les yeux fixés sur l’éternité : aimer intensément, pardonner généreusement, servir avec joie.

Toute la liturgie d’aujourd’hui nous place au cœur d’un mystère qui ne supprime pas la douleur, mais la transforme. Pour nous, chrétiens, notre souffrance est transformée par la résurrection du Christ, qui nous ouvre un horizon où la mort n’est plus la fin, mais un passage. Job a préfiguré cette réalité au milieu de sa propre détresse. Abandonné de tous, rejeté même par ses amis, il s’est écrié : « Je sais que mon Rédempteur est vivant ! » — c’est le cri de l’espérance. Et c’est cette certitude qui soutient notre regard quand la mort frappe à notre porte.

La résurrection de Jésus est la garantie de notre propre vie transformée. La promesse chrétienne n’est pas une consolation vague : c’est la certitude que, dans le Christ, tout notre passé, notre présent et notre avenir sont enveloppés par l’amour de Dieu. Et si « avec lui nous mourons, avec lui nous vivrons. »

C’est grâce à cette espérance qu’aujourd’hui nous ne faisons pas seulement mémoire de noms : nous les offrons au Seigneur dans l’Eucharistie et nous les confions à sa miséricorde. Souvent, lorsque la mort nous touche de près, notre cœur se serre et la foi semble fragile. Mais la certitude de Job est aussi la nôtre : « Je sais que mon Rédempteur est vivant, et que je le verrai de mes yeux. » Chaque souvenir devient prière, chaque larme, un geste d’amour uni au sacrifice rédempteur. Et tandis que nous marchons sur cette terre, nous sommes appelés à vivre vigilants et pleins d’espérance : les lampes allumées, prêts à accueillir le Seigneur qui vient. Ainsi, nous devenons des signes d’espérance pour le monde.

Nous sommes appelés à transformer le regard de ceux qui ne savent plus attendre. En contemplant le Christ victorieux, nous devenons témoins de sa victoire, car « l’homme devient ce qu’il contemple : celui qui fixe la mort en devient l’enfant et engendre la mort ; celui qui regarde le Seigneur Jésus possède la même vie de Fils du Père. *» Où voulons-nous tourner notre regard? Que voulons-nous choisir ?

Que la certitude du Rédempteur vivant nous soutienne ; qu’à l’exemple de Marie et des serviteurs vigilants, nous restions fermes dans la foi, transformant la nostalgie en confiance et le deuil en charité. Et qu’au jour où tout voile sera levé, nous soyons réunis avec tous ceux que nous aimons, dans la joie sans fin.

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*Uma comunidade lê o evangelho de Lucas. Leitura Pastoral da Biblia. Silvano Fausti. Ed. CNBB.

Traduit du portugais avec l'IA

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