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homélies et autres réflexions

LE BLOG DU PERE EMMANUEL

Homélie pour le 4ème dimanche de Pâques | Année C | 2019

[Pour l'occasion de la Journée mondiale de prière pour les vocations, cette homélie est plutôt un témoignage d'action de grâces qu'une homélie, dans le sens propre du terme. Bonne lecture!]

Aujourd’hui c’est la Journée mondiale de prière pour les vocations. Pendant cette journée, nous prions tout particulièrement, pour les vocations sacerdotales. Certains peuvent se demander le pourquoi de prier pour cela… et j’ai envie de dire : et pourquoi pas ? Il est vrai que nous sommes dans une période où la figure du prêtre peut être assez remise en cause. Non à cause de l’appel au sacerdoce en lui-même, mais par les attitudes de certains. Mais toujours est-il que nous avons besoin de prêtres. Comme nous avons besoin de familles capables d’être témoins de l’amour de Dieu, ou de religieux et religieuses qui soient présence de Dieu dans le monde. Ou encore, nous avons besoin de baptisés qui soient véritablement amis du Christ et qui soient capables d’entendre sa voix. Capables d’être signes d’unité, au lieu d’être signe de division !

Et je voudrais, tout simplement, vous partager, aujourd’hui, ce qui m’anime en tant que prêtre. Déjà, pourquoi je suis prêtre ? Je ne le suis pas parce que me sente meilleur que quiconque. Dieu sait combien je me sens indigne dans ce que je fais. Combien je ne me sens pas à la hauteur d’avoir la responsabilité de tant d’âmes. Je suis prêtre parce que je crois profondément que le Christ m’a appelé et qu’il m’appelle tous les jours à continuer son œuvre, et cet appel a été mûri, réfléchi, discerné et confirmé par l’Eglise à laquelle nous appartenons, et que nous aimons. Je le suis parce que, un jour, sa voix a retenti dans mon cœur et que ma vie n’avait plus de sens si je ne me mettais pas à sa suite.

Et j’ai découvert peu à peu que l’appel de Dieu ne me mets pas dans une place d’honneur, mais cet appel me bouscule, me déplace, me fait voir que ma place est celle du serviteur. Mais un serviteur « inutile » et remplaçable. Mais surtout, un serviteur que, sans cesse, doit se mettre à l’écoute. A l’écoute du Seigneur qui nous parle, bien souvent à travers son peuple. Être prêtre, pour moi, ce n’est pas un privilège. C’est une vocation qui me donne la grâce de devenir, toujours plus, moi-même. Le Seigneur me connait. Je suis sa brebis, comme il dit dans l’Evangile. Et il connait donc mes faiblesses, mes fragilités mais aussi les dons qu’il a déposé au fond de mon cœur. Et c’est parce que je sais qu’il me connait profondément, qu’un jour j’ai osé lui dire OUI, je le veux ! Et j’ai pris ma croix, et je me suis mit à sa suite.

Je disais ceci aux enfants qui ont fait leur première communion le 8 mai : j’ai le seul « métier » au monde qui peut donner Dieu aux gens. Et je n’y suis pour rien ! Je ne suis qu’un instrument. Un instrument que bien souvent à besoin d’être à nouveau réaccordé. Pour se mettre sous la même longueur d’ondes que le Seigneur. Je ne suis qu’un instrument. Et j’aime bien cette image. Et nous ne sommes, chacun de nous, qu’un instrument. Et nous avons besoin, chacun de nous, d’apprendre à entendre la voix du Seigneur. Mais pour l’entendre, il faut faire silence. Pour suivre, il faut faire confiance. Pour changer, il faut vouloir être transformé. Et pour être transformé, parfois nous passons par bien des épreuves. Mais le Seigneur est là, et j’apprends tous les jours, que sa présence est une certitude. Et que sa promesse pour nous, pour chacun de nous, est cette vie éternelle, à laquelle nous sommes appelés. Et donc oui, je suis heureux d’être prêtre. Je suis heureux de voir l’œuvre de Dieu dans la vie de ceux qui sont autour de moi, et dans ma propre vie. Et je vous remercie, de tout mon cœur, pour vos prières ! Merci !

 

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