Homélies et autres réflexions
11 Avril 2020
Nous voilà mes chers frères et sœurs, à la dernière étape de notre Triduum pascal. Le jeudi saint, nous avons fait le signe de croix au début de la messe et la Liturgie s’est déployée jusqu’aujourd’hui. Où, tout à l’heure, nous allons recevoir la bénédiction et tracer sur nous la marque de la victoire de la Vie, le signe de la Croix. Nous arrivons, apparemment, au terme de notre pèlerinage commencé le mercredi de cendres.
Faisons mémoire de ce que nous avons vécu ces 3 derniers jours : Jeudi, nous avons accompagné Jésus dans sa dernière cène avec ses disciples. Nous avons été témoins de l’anticipation de l’amour jusqu’au bout. Le Christ nous a ainsi laissé le commandement de l’amour et le sacrement du service, signe efficace de sa présence. Vendredi, nous avons accompagné le Christ dans sa passion. Jusqu’au « tout est accompli », qui est sorti de sa bouche. S’ensuit, alors, le grand silence. Car l’amour exige contemplation. Et de la contemplation surgit l’éclat de la vie ! L’explosion de joie de se reconnaître aimé ! Les facettes qui nous ont étaient présentées ces trois jours, sont un condensé de l’histoire humaine. De l’histoire de Dieu avec l’humanité et de l’humanité avec Dieu.
Ce soir, nous avons entendu cela à travers toutes les lectures et les psaumes. Un Dieu qui s’inscrit dans notre histoire. Un Dieu qui prend sur lui, notre propre histoire. Un Dieu qui n’est jamais indifférent à ce que nous pouvons vivre ou subir. Ce Dieu qui s’est fait homme. Qui a donné sa vie. Et qui nous invite à le suivre.
Au début de notre liturgie pascale, jeudi, nous avons entendu « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout ! » Ce soir, nous entendons cette parole de l’ange adressée aux femmes parties de bon matin au tombeau du Christ : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité ! » Il nous révèle ainsi, l’ange, que le jusqu’au bout du Christ ne s’arrête pas à la mort, à la croix ! Son « jusqu’au bout » c’est la Vie.
Que cherchons-nous ce soir ? Qui cherchons-nous ce soir ? Ce que nous traversons en ce moment peut nous effrayer, nous faire peur. Nous faire même, douter. Mais le Seigneur vient rompre le silence de la nuit. Il vient rompre nos ténèbres pour nous redire : soyez sans crainte ! Je suis ressuscité. Je suis le vivant ! Jésus sait que nous redoutons la mort et ce qui fait mourir. Il sait, car il l’a vécue dans sa chair. Et nous savons que la mort, dans notre vie, au sens propre et figuré, est un passage obligatoire. Et c’est bien pour cela que, dans sa chair, Jésus a gardé les marques de sa passion. Pour nous rappeler que si nous avons choisi Dieu, « si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. »
La résurrection du Christ est le point de rupture entre un monde qui croyait la mort comme toute puissante, et un monde où la mort n’a plus le dernier mot ! Et comme les femmes au tombeau, nous pouvons être remplis à la fois « d’une grande crainte » (car cela nous dépasse) « et d’une grande joie » (car cela nous fait entrer dans la certitude que Dieu est à l’œuvre dans notre histoire). Car il est entré et il demeure dans l’Histoire. Donc, non ! Nous n’avons pas fini notre pèlerinage ! Bien au contraire ! Nous écrivons ensemble l’histoire de la victoire de la Vie, avec Dieu. Avançons, courageusement ! « Déconfinons » donc, ce cri emprisonné dans notre cœur : Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Et avançons jusqu’au bout ! Car ce « jusqu’au bout » est la Vie offerte par Jésus le Crucifié ! Alléluia !